Date : 13-21 juin 2025
Lieu : Université Aarhus
Public : ESAA, ENSBA, Université d’Aarhus, Umjetznici Paviljon Zagreb
Acteurs : Emma Bigé, Lucas Fritz, Joe Dumit

Passer en mode avion sans quitter la Terre. Une urgence climatique : apprendre à ralentir. Nous le savons (ou, du moins, certains d'entre nous essayent de le savoir), nous en faisons trop, mais pourrions-nous apprendre à en faire moins ensemble ?

Ce dont nous avons besoin : une cabane de repos, une zone de sieste, une bulle de non-communication, un simulateur d'apesanteur. Nos outils : matelas, oreillers, nos gestes lents, un kata du sommeil, la pratique du chuchotement. Un ASMR pour l'âme en relaxation.

🦄 Dans cet atelier, nous suivrons les mots de l'artiste, militante queer et poète Alexis Pauline Gumbs, qui dans Undrowned. Black Feminist Lessons from Marine Mammals nous invite à penser ensemble avec nos cousins mammifères marins et ce qu'ils nous enseignent sur le temps, l'action, la solidarité et les pratiques de liberté.

À travers l'investigation collective de techniques pour se reposer comme forme de résistance et d'accessibilité, l'atelier questionne la façon dont les normes du corps-esprit fonctionnel guident nos manières d'habiter l'espace, d'entrer en relation avec ses habitants, et de mobiliser les outils, médiums et objets qui nous entourent.

Conçu avec et à travers les besoins des personnes neurodivergentes, cet atelier s'adresse à tous ceux qui ne peuvent plus (ou ne veulent plus) s'aligner sur les attentes de la culture du labeur et souhaitent intentionnellement les décevoir.
Pendant 5 jours, les participants de l'atelier seront invités à embrasser le pouvoir transformateur du repos, et du non-faire, comme technique pour refuser l'insomnie extractiviste/productiviste.

🐌 Alors, une proposition : se rencontrer pendant une semaine et construire une zone d'atterrissage au milieu de l'activité. Insérer, dans une école, dans une galerie d'art, au cœur d'une ville, un espace où l'on peut rester, venir et revenir et revenir et revenir chaque jour pour aiguiser sa capacité à ne pas faire. Un judo du souffle qui aurait pour site : le corps, l'attention, un désir. Pourrions-nous apprendre des techniques d'auto-défense hypnagogiques ? Devenir des "trafiquants d'armes contemplatives" (merci Audre Lorde) ?

Ce que nous ferons :
=> traduire les textes d'Alexis Pauline Gumbs et d'autres sur le repos comme pratique insurgée (en danois, français, et langages Plus Clairs* accessibles aux personnes avec des troubles d'apprentissage)
=> construction de zones de sieste sur le campus de l'Université d'Aarhus Nous en appelons aux épuisés et aux excité·e·s, aux fatigué·e·s de la vie et à celleux qui se fatiguent elleux-mêmes, aux évadé·e·s psychédéliques et aux échapé·e·s anxiolytiques : il est temps de se frayer un autre accès à nos corps, à nos mots, à nos espaces, et notamment aux espaces d’art.

Ceci n’est pas une poussée de fatigue, c’est un accès de révolte.

Ceci n’est pas de l’empathie pour des corps autres, c’est une autre façon de sentir nos corps.

Ceci n’est pas un workshop d’accessibilité, c’est un workshop pour se frayer de nouveaux accès.